Des fintechs démocratisent et 'transparisent' les green bonds pour le bien de la planète
Les tendances de consommation locale et verte se sont largement renforcées, notamment depuis la crise Covid-19. L’agriculture est reconnue comme essentielle et reprend des couleurs. Elle doit s’aligner avec les attentes des clients qui n’ont cessé d’évoluer et se tourner vers des modes de production soucieux de l’environnement.
En effet, l’agriculture était, en 2019, deuxième en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Ses émissions provoquaient à elles seules 20% du bilan carbone total de la France. L’ensemble des émissions de GES participent fortement au dérèglement climatique. On assiste déjà à un ensemble de catastrophes sur notre environnement : pollutions, famines, extinctions d’espèces, incendies, canicules, inondations, etc. (cf le rapport du GIEC d’août 2021).
Des solutions existent, à commencer par la redirection des flux financiers vers des investissements permettant d’améliorer l’impact écologique ou de diminuer l’empreinte carbone des entreprises. C’est ce que traduit notamment l’explosion des obligations vertes.
Les obligations vertes sont des obligations émises sur les marchés financiers par des entreprises de taille conséquente, des organisations internationales ou des collectivités locales. Elles ont pour but de financer des projets en lien avec la transition écologique, comme, le développement de nouvelles chaînes de production moins polluantes dans les filières agroalimentaires.
Malheureusement aujourd’hui, dans le cas du secteur agroalimentaire, les obligations vertes ne sont pas accessibles. Les maillons essentiels de ces filières, producteurs, agriculteurs et petites entreprises agroalimentaires, essentiellement des TPE ou PME ne répondent pas aux critères d’émission des obligations vertes dues à leurs petites tailles.
Une réglementation au service de l’environnement
La Commission européenne a dessiné une stratégie autour d’un objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050. Elle incite les entreprises à investir dans des projets permettant de réduire leur empreinte carbone.
Parmi les éléments de l’accord provisoire figure l’orientation des flux de capitaux vers des investissements responsables, l’intégration du développement durable dans la gestion des risques ainsi que la transparence et une vision de long terme dans le financement de projets durables.
Ce cadre réglementaire offre des opportunités aux projets locaux. Il permet ainsi d’accompagner la transition écologique à l’échelon territorial, en récompensant les comportements allant au-delà des pratiques usuelles.
Afin de répondre à ces objectifs, le ministère de la Transition Écologique a créé le label bas carbone (LBC). C’est un dispositif certifiant des projets agricoles ou forestiers. Le label récompense les acteurs de la transition écologique qui réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre par exemple.
Les obligations vertes, levier pour la transition écologique
Les obligations vertes (« green bonds ») font partie des nouvelles classes de dette obligataire. On dénombre une demande croissante des financeurs ainsi qu’une diversification des émetteurs sur ce marché. En France, de nombreux titres verts sont déjà en circulation, ce nombre devrait encore accroître fortement face au besoin urgent de financer des projets de développement durable dans nos entreprises.
Aujourd’hui, les obligations vertes ne sont émises principalement que par des grosses entreprises sur les places financières. Plusieurs fintechs œuvrent pour que les obligations vertes deviennent accessibles même aux projets des petites entreprises et pour type de financeurs.
Face aux besoins de ‘transpariser’, pour les investisseurs, l’impact environnemental des projets, des fintechs proposent des solutions de vérification. Elles récoltent des informations fournies par les émetteurs et par des certificateurs externes, calculant, par exemple, l’empreinte carbone. Ces informations peuvent être partagées vers les investisseurs afin d’assurer la transparence des investissements.
Tout projet d’investissement, doit être rentable pour l’investisseur et pour l’émetteur. L’objectif de l’entreprise émettrice d’obligations vertes est d’attirer des investisseurs et de répondre aux exigences de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE).Grâce à l’apparition de ces outils de calcul, les financeurs peuvent bénéficier d’un meilleur taux d’intérêt tout au long du projet et les émetteurs sont récompensés sur leurs efforts.